Le sigle BDSM, pour « Bondage, Domination, Soumission, Sado-Masochisme », désigne un ensemble de pratiques sexuelles et contractuelles utilisant la douleur, la contrainte, l'humiliation érotique ou la mise en scène de divers fantasmes sexuels. Les pratiques sadomasochistes sont fondées sur un contrat entre deux parties (pôle dominant et pôle dominé). Le BDSM fait l'objet de pratiques très variées.
Le terme sadomasochisme est dérivé des mots sadisme et masochisme. Ces termes sont dérivés des noms du marquis de Sade et de Leopold von Sacher-Masoch. Bien que les noms de Sade et Sacher-Masoch soient associés respectivement aux termes sadisme et masochisme, les scènes décrites dans les œuvres de Sade ne représentent pas les pratiques contemporaines du BDSM, notamment en ce qui concerne le consentement.
Le psychiatre Richard von Krafft-Ebing et le sexologue Havelock Ellis ont utilisé et popularisé dans la communauté médicale les termes masochisme et sadisme.
En 1905, Sigmund Freud décrit le « sadisme » et le « masochisme » dans son œuvre Trois essais sur la théorie sexuelle. Cela a conduit à la première utilisation du terme composé sado-masochisme par le psychanalyste viennois Isidor Sadger dans leur travail, Über den sado-masochistischen Komplex (« Concernant le complexe sadomasochiste ») en 1913.
Si Richard von Krafft-Ebing a donné les noms de sadisme et de masochisme à ces pratiques sexuelles, l’histoire du plaisir dans la douleur physique ou morale, donnée ou reçue est loin de commencer avec Sade et Masoch.
Timour-Leng encore appelé Timour le Boiteux, Timour le Grand, devenu émir de Transoxiane, « Trouvait de la volupté à se faire fouetter par ses femmes ».
Xanthippe vide le pot de chambre sur la tête de Socrate. À l'arrière-plan, un homme rudoie un couple âgé dans un bateau à voile.
Selon le psychanalyste Sacha Nacht, Salomon, à un âge avancé, se faisait piquer par des femmes pour exciter une virilité défaillante. Josephus Flavius racontait que le frère d'Hérode, Phérosas, se faisait, lui, enchaîner et frapper par ses femmes esclaves dans le même but. Toujours selon Sacha Nacht, Socrate, dans ses relations avec son épouse Xanthippe, offre un exemple de masochisme plus complet. « Le fait que parmi les ex-voto offerts par les courtisanes de l'antiquité à Vénus se trouvaient des fouets, des brides et des éperons dénonçant clairement l'usage érotique qu'elles pouvaient faire de cet appareil ». Pétrone dans le Satyricon, fait frapper Encolpe avec des orties qui stimulent la virilité. Dans le film de Federico Fellini, Satyricon, Encolpe est fouetté avec des baguettes qui ressemblent à des cannes anglaises.
Selon Raphaël Ledos de Beaufort, Sacher-Masoch est loin d’être l’initiateur de la théorie dont il s’est fait le défenseur. « Et qui proclame que rien n’est si enviable que d’être frappé par l’être aimé : cette théorie de la jouissance dans la douleur a de tout temps existé, de tout temps a eu des adeptes et des défenseurs. » « L’histoire ancienne et les mythologies abondent en exemples semblables : Bacchus et les Ménades, Hercule et Omphale, Circé et les compagnons d’Ulysse, Attis et Cybèle, Sémiramis fouettant les princes captifs devenus ses amants.
Trois composantes distinctes du jeu du pouvoir sont incluses dans la pratique du BDSM : le bondage/discipline (BD), la domination/soumission (Ds) et le sadomasochisme (SM).
Plusieurs rôles sont rattachés à ces trois pratiques :
Le BDSM était antérieurement nommé « SM », le sigle « BDSM » est aujourd’hui employé pour mieux représenter la diversité des pratiques5 Le terme « sadomasochisme » fait référence à l’érotisation de la douleur et est dérivé des mots « sadisme » et « masochisme ». L’inventeur scientifique du mot « masochisme », Krafft-Ebing établit en 1886 un lien entre le sadisme et le masochisme en termes de taux de comorbidité. Wilhelm Stekel appuie cette corrélation et ajoute que l’intérêt porté envers une sexualité non normative prend racine dans le sadomasochisme. L’union entre ces deux termes renforce une fonction commune de traiter la dimension traumatique propre à la nature de la pulsion. Cette union a suscité des critiques notamment de Gilles Deleuze.
Le sadisme et le masochisme appartiennent à la langue courante, à la langue scientifique de l’érotologie et la langue de la métapsychologie de la psychanalyse. En matière de phénoménologique ils caractérisent « des modalités d’investissements relationnels et des voies de satisfaction propres à la sexualité humaine au sein de laquelle ils forment un couple d’opposés complémentaires ».
Le sadisme décrit un plaisir sexuel dans lequel une personne prend plaisir à infliger une douleur, à dégrader ou à humilier une autre personne. De l’autre côté, le masochiste apprécie subir toutes sortes de souffrances physiques ou morales dans un scénario consensuel. Le sadisme associe haine et sexualité tandis que le masochisme emploie la douleur pour satisfaire ses désirs sexuels.
Il existerait à travers les relations sadomasochistes des relations dites hard ou soft. Les relations hard seraient des relations masochistes avec douleur physique. Les relations soft seraient des relations impliquant une souffrance psychologique telle que l’humiliation ou les relations de service sans douleur corporelle.
La domination et la soumission (ou D/s) est un jeu de comportements et de désirs dans lequel une personne souhaite être dominée par une ou plusieurs autres personnes dans un but érotique et sexuel. Le contact physique n'est pas nécessaire et ce type de jeu peut s'effectuer à distance, anonymement ou non, par téléphone ou par tout système de messagerie électronique. Dans d'autres cas, il peut être intensément physique, allant parfois au sadomasochisme. Les individus qui choisissent le rôle supérieur sont appelés dominants (pour les garçons) ou dominatrices (voire maîtresses, pour les filles), et les individus qui choisissent le rôle subordonné sont appelés soumis(es) (garçons et filles). Les individus peuvent également changer de rôle durant le jeu. Le jeu D/s est un échange consensuel entre les partenaires, basé sur la confiance et la communication et sur un respect mutuel dans lequel les partenaires peuvent s'explorer émotionnellement. Une relation D/s peut être sexuelle ou non, à long ou à court terme, et intime ou anonyme.
Les variantes de D/s peuvent prendre un bon nombre de formes. Ils incluent la servitude domestique qui peut devenir sexuelle, la chasteté forcée, l'humiliation érotique ou verbale, la soumission fétichiste (pieds, chaussures, bottes, uniformes, cigarettes, latex, cuir…), la déshumanisation où le dominé est considéré comme un animal et traité comme tel voire à l'objectification où il est considéré comme un objet inanimé, et enfin au travestissement (ou cross-dressing). Ces variantes peuvent être combinées avec d'autres formes de BDSM. Certaines relations D/s sont sexuelles, et d'autres totalement chastes. Les partenaires peuvent jouer des rôles classiques comme ceux de dominant/soumis, ou encore ceux de quelques figures autoritaires telles que professeur/étudiant, policier/suspect ou parent/enfant.
Le bondage est une pratique qui consiste à rendre un corps captif par tout accessoire de contrainte et quel qu'en soit le procédé. Le bondage est souvent, mais pas toujours, une pratique sexuelle. Bien que le bondage soit une variation très populaire dans le domaine BDSM, il est néanmoins souvent différencié du reste de ce domaine. Strictement parlant, le bondage signifie immobiliser le partenaire dominé à l'aide d'accessoires tels que les menottes et les chaines. Le bondage inclut également la croix de saint André ou les barre d'écartements.
Le terme "discipline" décrit une restriction psychologique dans laquelle les règles et la punition sont utilisées pour contrôler tous types de mouvements ou comportements du dominé. La punition (punishment) est à distinguer du "funishment", ce dernier ayant pour trait de procurer du plaisir dans une mise en scène de punition ce qui diffère profondément du punishment qui dispose d'un caractère éducatif, funishment comme punishment peuvent être données physiquement (telle que les claques), psychologiquement (par humiliation, telle que la flagellation publique) ou par une perte de liberté physique (attaché ou menotté à un lit ou des barreaux ou encore enveloppé dans un matériau extensible tel que du film plastique).
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